Lyonnais et Marseillais : tous en chœur !

Le week-end de la pentecôte (18-19-20 mai) a été un beau moment de partage pour nos choristes d’Anguélos. Ils ont en effet reçu, près de 6 ans après leur première rencontre, leurs homologues Lyonnais du chœur « Ars Longa » pour trois jours bien remplis de musique, mais pas que !

 

Après d’interminables embouteillages, ils ont fini par arriver au lycée Chevreul Blancarde. Ils ont pu partager un pic-nic bien mérité pour les uns, très attendu pour d’autres… Ils se souviendront des savoureuses nèfles dont Etienne et Pierre, basse et ténor d’Anguélos, ont assuré la cueillette dans le cloître, par d’ingénieux procédés restés encore secrets à ce jour.

 

 

Les choristes se sont ensuite empressés de rejoindre la chapelle où ils ont travaillé dur pour « faire chœur » ensemble. Car la composition des deux ensembles est différente : si Anguélos chante à voix mixtes (4 pupitres, 2 féminins, 2 masculins, ainsi qu’un chœur d’adultes), les lyonnais chantent plutôt à voix égales depuis leur création (2 ou 3 voix féminines ou assimilées). Récemment ils se sont dotés d’un pupitre de barytons (voix masculines moyennes), notamment depuis leur échange avec Anguélos. Christophe Pizzutti, chef de chœur d’Ars Longa, raconte :

 

Lorsqu’ils ont entendu le chant des marins « Notre Dame de la Garde », les garçons, admiratifs, m’ont tout de suite dit : « nous aussi on veut faire ce genre de chants et avoir un pupitre d’hommes ! ». Les barytons sont « nés »… 

Après une chauffe vocale commune, des séances de travail par pupitres et en grand groupe, direction le centre-ville! Les marseillais ont fait découvrir de l’abbaye St-Victor à leurs camarades lyonnais. 

 

Une occasion unique, en marge du carnaval organisé ce même-jour, de se plonger dans les cryptes de ce lieu unique et emblématique de Marseille. Entre plusieurs temps de recueillement, les choristes d’Ars Longa ont pu faire résonner le Venite populi, ou encore In paradisum du Requiem de Fauré, entre sarcophages de martyrs et d’abbés importants (dont un, Urbain V, fut pape !) et ces pierres vieilles du Ve siècle pour certaines d’entre elles… 

Le temps de quelques lectures historiques et il a fallu rentrer à Chevreul, en passant, tradition oblige, par le Vieux Port et la célèbre Canebière, que l’ensemble des choristes ont pu animer de leurs chants, notamment dans le tramway.

 

Le Venite Populi, chant du Ve siècle, avait une résonance toute particulière dans ce lieu lui-même fondé à la même époque

Petite photo devant le panorama Fort-Saint-Jean, Mucem, Vieux Port, sans oublier le fameux et indétrônable banc de la place, témoin officiel de cet échange de bonne humeur.

L’Abbaye Saint-Victor, sans le banc, mais toujours avec les choristes

De retour à Chevreul, au travail ! Pour préparer la célébration de pentecôte et le concert du lendemain bien sûr, mais aussi pour préparer la table du soir, où le repas fut partagé entre parents et choristes, avant de retourner en familles.

Le lendemain 9h, le Couvent des Dominicains les attendait, grand ouvert. Pour cette célébration de la Pentecôte, Yoann Pourre, notre chef de chœur, était à l’orgue, et Christophe Pizzutti à la direction. Un repas partagé dans le cloître (encore un !), une visite de l’étonnant couvent aux multiples têtes de chiens, aux sols stigmatisés, édifice jadis acquis, puis confisqué, puis finalement racheté et acquis… et nous voilà déjà au concert ! 

L’occasion de mêler et faire découvrir les répertoires des deux groupes au public présent ce soir-là. Des perles rares comme l’Adjutor de Cherubini, des classiques comme le Libera me de Fauré, ou encore des sucreries telles que Tous les cris les S.O.S. de Balavoine ou Ballulalow de Britten. Christophe Pizzutti rappelle :

 

C’est lors d’un rassemblement des écoles Chevreul à Bordeaux, il y a un peu moins de vingt ans maintenant, que j’ai eu le déclic en voyant Anguélos (à l’époque Patrick Benoit dirigeait), les voix, le projet, la qualité et leur organisation : c’est cela qu’il nous fallait ! Ars Longa est née.

De leur côté, les choristes d’Anguélos ont proposé entre autres Je connais des bateaux de Mannick, un Regina Caeli de Aichinger, Dio Salvi Regina arrangé par Tomasi, auquel est venu s’ajouter l’obligatoire Chant à notre Dame de la Garde, commun, à présent, aux choristes des deux villes. « De quoi motiver, in situ, lorsque Anguélos sera reçu à Lyon cet été, un chant à Notre Dame de Fourvière  » remarque Yoann. Le Cantique de Jean Racine a clos ce concert en rassemblant tous les choristes.

Les dominicains et le public, parmi eux un musicien et compositeur à l’oreille plus attentive, a pu apprécier la « grande souplesse » du chœur et des voix lyonnaises, les choristes étant sensiblement plus nombreux (jusqu’à 400 lors de leurs rassemblements au collège Lestonnac !), ainsi que la « précision » de la direction et du chant côté marseillais. 

Dernière étape de ce week-end : le pèlerinage tant espéré vers la Bonne Mère. Pas moins de 100 mètres de dénivelé pour atteindre le mythique et meilleur point de vue de Marseille : après l’effort, l’effort ! Deux coups de téléphone du Frère Antoine, et les choristes étaient propulsés dans la basilique, qui avait été réservée et laissée vide pour eux seuls. (Frère Antoine que nous remercions encore, ainsi que tous ses frères pour son accueil chaleureux). 

Là-haut, un moment silencieux et intense, doublé de chants à la vierge (Chant des marins, mais aussi un Salve Regina). Il y avait longtemps que les choristes d’Anguélos n’avaient pas chanté dans ce lieu, depuis notamment leur concert pour les 800 ans de la Bonne Mère en 2014. 

Un recueillement qui s’est terminé devant le panorama marseillais. Le temps de faire quelques photos et les choristes étaient attendus à Chevreul pour retourner en famille passer leur dernière nuit. 

Les lyonnais sont repartis le lendemain matin. Quelques gourmandises offertes par Christophe Pizzutti (et l’ensemble des choristes Lyonnais) sont venues agrémenter les remerciements au Conseil d’Administration et à Yoann pour l’organisation de ce beau week-end. Trois jours de rassemblement et de partage, sur le mode « tournée » dont les choristes d’Ars Longa avaient réellement besoin pour faire groupe de nouveau, la pandémie de 2020 les ayant aussi impacté dans leurs programmations de voyages. Un beau moment de découverte aussi pour Anguélos, l’occasion d’ouvrir les yeux et les oreilles sur ce qui se fait autour, et parfois de se lier d’amitié malgré la distance, autour du chant. 

Alors Lyonnais, préparez-vous, Anguélos débarque à son tour le 11 Juillet prochain !

 

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